Le Modeste a choisi le coton bio pour ses chemises et certaines de ses vestes. Pourtant, rien ne ressemble plus à du coton bio que du coton non-bio.
Le coton conventionnel est principalement cultivé en Inde, aux États-Unis, en Chine, au Brésil et au Pakistan. Autant d'ardents défenseurs de l’agriculture intensive et des OGM…
Paradoxalement, l'Inde est aussi le premier producteur de coton bio — plus de 50 % de part de marché —, devant la Chine, le Kirghizistan, la Turquie ou encore le Tadjikistan.
Problème : la production mondiale de coton bio ne représente que 1% — environ 250 000 tonnes— de la production totale de coton.
Au vu des faibles quantités produites et de la demande croissante, certains n'hésitent pas à faire passer pour du coton bio du coton qui ne l'est pas. Il est impossible en effet pour les consommateurs, mais aussi pour les fabricants et les marques, de distinguer l'un de l'autre. Autre conséquence fâcheuse: comme la demande en coton bio augmente plus vite que l'offre, les prix grimpent.
Pour pouvoir différencier les deux cotons, il est nécessaire de se fier aux certifications attribuées au coton biologique.
Les principales sont le Global Organic Textile Standard (GOTS) et l'Organic ContentStandard (OCS).
Pour bénéficier du premier, un vêtement doit contenir au minimum 95 % de fibres biologiques certifiées. Il suffit en revanche d'indiquer « Fabriqué avec X % de fibres biologiques certifiées » pour pouvoir prétendre au second.
Le label GOTS est donc de loin le plus strict et le plus rigoureux. Mais c'est aussi le plus difficile à obtenir, forcément.
Si le coton bio ne se distingue pas « à l'œil nu » de son frère et traditionnel, sa fibre est réputée plus douce. Elle permet de fabriquer des tenues plus agréables à porter, comme en témoignent les chemises Le Modeste en coton biologique certifiées GOTS. Cette différence en « aval », sur le produit fini, peut néanmoins paraître minime.
En amont en revanche, elle est considérable. Et elle change tout pour les agriculteurs et toutes celles et ceux qui travaillent la fibre une fois récoltée.
Pourquoi ? Parce que la culture du coton bio est inoffensive, pour les hommes comme pour l'environnement.
Pour pouvoir décrocher le précieux label GOTS, aucun intrant chimique, qu'il s'agisse d'engrais, de pesticides, de fongicides, d'herbicides ou de colorants, ne doit être utilisé. Cela tout au long du processus agricole, puis de la transformation.
De même, les OGM — Organismes génétiquement modifiés — sont formellement bannis. Pour aider le coton bio à pousser et le protéger contre d'éventuels parasites, végétaux ou animaux, il faut nécessairement recourir à des produits naturels — compost, fumier, insecticides organiques…
Avant de pouvoir accueillir ses premières semences bio, la terre doit en revanche se remettre, se réparer, se soigner. En un mot, se désintoxiquer.
Ce processus prend du temps et se fait grâce aux micro-organismes, à la faune et à la flore qui la réinvestissement petit à petit.
Alors certes, certains éléments de cette vie retrouvée peuvent être nuisibles à la plante, mais la majorité lui est bénéfique.
Ils la nourrissent, l'aèrent, lui permettent de respirer, de se renouveler.
La qualité du sol est essentielle, pour le coton comme pour n'importe quel autre végétal.
Or, la monoculture intensive appauvrit la terre.
À la longue, celle-ci n'a tout simplement plus rien à offrir.
Il faut alors la gaver de produits chimiques pour pallier cet appauvrissement. Et plus on utilise d'intrants chimiques, plus il en faut.
Ils agissent sur la terre comme une drogue dure sur l'organisme humain : ils créent une dépendance et la détruisent, lentement, mais sûrement.
Ces produits issus de l'industrie pétrochimique doivent en outre être dilués pour être efficaces. D'où le recours à l'arrosage systématique.
L'utilisation de l'eau de manière intensive, outre qu'elle en diminue les réserves, a des conséquences délétères sur le milieu naturel.
Elle favorise en effet la pénétration des produits chimiques dans les nappes phréatiques.
Les eaux de ruissellement emportent en partie ces mêmes produits et polluent les rivières et les cultures, contaminent et déciment les troupeaux.
Les produits phytosanitaires nocifs se répandent également dans l'air, en particulier lors de leur épandage ou de leur aspersion.
La culture du coton bio nécessite quant à elle beaucoup moins d'eau.
Dix fois moins selon les spécialistes.
Dans certaines régions, on peut même s'en passer totalement. Même si l'exemple est anecdotique, la qualité du sol et les pluies régulières suffisent ainsi à faire pousser le coton sur les quelques hectares cultivés en France, dans le Gers.
Si l'Hexagone a la chance —pour l'instant — de ne pas manquer d'eau, ce n'est pas le cas de tous les pays producteurs de coton. Certains parmi eux connaissent des pénuries de plus en plus fréquentes, qui affectent l'ensemble de leur population. Le passage à la culture du coton bio ne peut être alors que bénéfique, cela d'autant que le non-recours à la chimie leur évite aussi de contracter nombre de maladies.
Les maux dont souffrent les femmes et les hommes en contact avec ces produits chimiques sont nombreux et connus: toux, maux de tête, nausées, vertiges. Sans oublier les irritations cutanées, les affections oculaires, etc.
À terme, les cultivateurs, mais aussi les populations environnantes, déclarent nombre de pathologies mortelles, des cancers en particulier.
Quant aux femmes enceintes, elles donnent fréquemment naissance à des enfants atteints de mal formations sévères. Les habitants des pays en développement ne sont d'ailleurs pas les seules victimes de la culture intensive du coton. Plusieurs milliers de cultivateurs meurent chaque année aux États-Unis, de cancers le plus souvent.
Et puis il y a les OGM. En 2003, 20% du coton dans le monde était transgénique. Moins de dix années plus tard, il est omniprésent. Il représente ainsi plus de 90 % du coton indien, le premier producteur mondial.
Le coton BT, développé par l'Américain Monsanto, a été génétiquement modifié pour produire lui-même un insecticide.
Son développement rapide à l'échelle mondiale s'explique par son adoption parles cultivateurs, mais pas seulement. Les OGM ont en effet la faculté de se propager et de contaminer les cultures non-OGM à proximité. Grâce aux manipulations génétiques, le coton BT permet de lutter contre le ver du cotonnier. Il n'est donc plus nécessaire d'utiliser de pesticides. En plus de sécréter sa propre toxine, il produit une résistance aux insecticides à base de glyphosate. Autrement dit, on peut utiliser cet herbicide en très grandes quantités sans nuire à la plante.
Las : après quelques récoltes et des premier résultats concluants, le tableau s'assombrit. Les agricultures notent que le coton BT est attaqué par d'autres insectes, qui ravagent les cultures. Il faut donc à nouveau recourir aux pesticides. Ils sont en outre obligés de payer de très coûteuses redevances à Monsanto pour avoir le droit d'utiliser leurs semences brevetées.
Ou comment payer très cher pour continuer d'acheter des pesticides et pour, à terme, risquer de tomber malade. Enfin, le coton lui-même n'est pas à la hauteur : les fibres du coton BT deviennent de plus en plus courtes. Or, un coton de qualité se caractérise avant tout par ses longues fibres. Et c'est le cas du coton biologique, justement.
Privilégier des vêtements en coton bio n'est pas un acte anodin. Ce n'est pas non plus une posture, une mode.
C'est au contraire faire le choix d'une agriculture saine et durable. Le choix d'une terre vivante.
Vous l'avez donc compris, privilégier des vêtements en coton bio n'est pas un acte anodin.
Ce n'est pas non plus une posture, une mode.
C'est au contraire faire le choix d'une agriculture saine et durable. Le choix d'une terre vivante.
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7 des 9 étapes pour obtenir ce chambray de coton sont réalisées en France.
Le coton provient d'Inde, du Bénin ou de Tanzanie.
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